C’est depuis 2012 je muris l’idée de créer un « lieu d’accueil », une « ferme pédagogique » ou un « jardin vivrier autonome ». Mais l’idée d’un jardin pédagogique en agroécologie et permaculture est réellement née il y a 2 ans environ.
Pour vous raconter l’historique de ce projet, je vous invite à découvrir brièvement mon parcours, mon histoire…
Je suis originaire d’une petite ville de la banlieue Parisienne. Elle était assez éloignée des grandes villes pour que je puisse connaitre les champs mais pas assez pour appeler cela la campagne…
Étant un un amoureux de la Terre, j’ai toujours été très sensible à l’environnement. Je nourrissais depuis longtemps l’idée d’exercer un métier en rapport avec l’écologie. C’est d’ailleurs pourquoi, j’ai fait une année de géologie à l’université de Paul Sabatier à Toulouse. Mais pour moi, il manquait quelque chose dans ces études. A mon avis, la science omettait deux valeurs essentielles pour aborder le vivant : la contemplation et la poésie.
Je me suis dirigé alors vers les racines de mon éducation : le social. Je suis devenu Éducateur spécialisé. J’ai travaillé pendant 2 ans dans divers services, institutions et centres d’accueil. Au-delà des merveilleux moments passés, des rencontres et des liens partagés avec les différents publics que j’ai pu accompagner, quelques chose ne me satisfaisait toujours pas.
Ayant un profond besoin de justice, je me suis toujours dit qu’on ne pouvait résoudre un problème sans prendre en compte le contexte dans lequel il naissait, et d’aller rechercher les racines de son émergence. Autant dire, que plus j’avançais dans ma réflexion et plus j’étais insatisfait par ce que je voyais.
Je ne pouvais plus me mentir. Ce système orienter uniquement vers la production et l’agent nourrissait tout ce que je m’efforçais de combattre.
Au fur et à mesure, l’écho de Gandhi sur la désobéissance civile grandissait en moi. Il me fallait agir, être et incarner le changement que je souhaitais voir dans ce monde. J’étais de plus en plus convaincu que le changement viendrait d’en bas. Ce furent les lectures de certains livres et de certains récits qui m’ont permis de faire le grand saut * (voir bas de page)
C’est lorsque j’ai compris que j’avais le choix, qu’il était nécessaire d’agir et de devenir acteur, qu’a grandi en moi la volonté de créer un lieu de vie, d’accueil et d’autonomie. Un lieu ou la pédagogie autour de la nature, du changement de paradigme et de la réappropriation du savoir individuel et collectif, pouvait être le noyau d’une émergence et montrer l’exemple.
Le début de cette histoire commence dans la Drôme, là ou je suis parti m’installer avec ma compagne. J’ai travaillé au sein d’une ferme maraichère d’insertion, Graine de Cocagne en tant que bénévole, puis maraicher encadrant. Suite a cela, nous avons aménagé dans un appartement situé sur les terres de la Ferme des Volonteux.
Mais, c’est juste avant d’aménager dans ce nouvel appartement que j’ai découvert l’agroécologie à travers Terre et Humanisme. Cette association, a été crée il y a 20 ans par Pierre Rabhi, dans le but de transmettre l’agroécologie. J’y ai effectué de nombreuses formation dont celle d’animateur en agroécologie.
Finalement c’est au sein de la Ferme des Volonteux, où j’ai pu travailler pendant 2 ans, entre contrats saisonniers et un stage en arboriculture, que l’aventure des jardins de tétragone commence.
Tétragone vient du grec « quatre angles » ou « quatre axes« . Le chiffre quatre représente l’enracinement, l’incarnation la construction et la stabilité. Il inspire les 4 éléments (Terre, Feu, Air, Eau) et les quatre points cardinaux (Nord, Sud, Est, Ouest). D’un point de vue ésotérique il représente la terre, le tangible. Dans la mythologie celte les 4 points cardinaux sont reliés aux 4 éléments qui sont eux même reliés à une note de musique (voir les dieux, la mythologie et la religion celte, p.42). Tétragone est également présent dans une légende grec : la légende d’Antigone et de Tétragone.
Voila d’où est né le projet des « Jardins de Tétragone« .
Le saviez vous ? La tétragone est également une plante de la famille des Aizoacées. La tétragone cornue est originaire de Nouvelle-Zélande, ainsi que des nombreuses petites îles voisines du Pacifique Sud. Elle faisait partie de l’alimentation traditionnelle des Maoris et autres peuples indigènes. Arrivée depuis fort longtemps dans l’île de la Réunion, les créoles la cultivent toujours, l’appelant « brède tétragone » ou « zépinard ». En France, en plus de « épinard de Nouvelle-Zélande », régionalement, on l’appelle « tétragone étalée » et « épinard des pauvres ». La tétragone tient son nom du grec ancien : « tetra », quatre, et « gonu », angle par analogie avec ses graines surmontées de quatre pointes.
* – « Manifeste pour la terre et l’humanisme » Pierre Rabhi
– « Hors système : Onze ans sous l’étoile de la liberté » Famille fortin
– « Capitaine Paul Watson : Entretien avec un pirate » Lamya Essemlali
– « La terre en héritage » Jean Marie Pelt
– « Le dit des chamanes » Paul Degryse
– « Comment sortir du merdier actuel ? » Julie-céline Grodon
– « Ce que nous dit la nature » Regards croisés (P.Rabhi, Aigle bleu, père Holtoff, Lama mingyour, Lama Lhundroup)
– « Les chemin de l’espérance » Stéphane Hessel et Edgar Morin
…et tant d’autres…
